Culture écologique
EAN13
9782724638325
Éditeur
Presses de Sciences Po
Date de publication
Collection
Les Petites humanités
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Culture écologique

Presses de Sciences Po

Les Petites humanités

Indisponible

Autre version disponible

Il faut se rendre à l’évidence : il se passe quelque chose de nouveau sous le
soleil. Les majestueux processus physiques et chimiques qui organisent le
système Terre, la trajectoire évolutive du vivant, la composition des sols,
des eaux, tout cela porte désormais la marque des activités humaines. Des
indications scientifiques, collectées par une myriade de dispositifs
d’observation et de mesure répartis autour de la Terre, nous permettent
d’appréhender l’ampleur du bouleversement en cours. Ce qui est nouveau avec la
crise écologique, c’est que nous, humains, ne sommes plus les uniques acteurs
de l’histoire. Les conséquences longtemps inaperçues ou négligées de l’effort
productif global menacent nos vies et nos organisations sociales, elles nous
reviennent au visage avec une force et une violence telles qu’elles nous
obligent à des corrections, à une autocritique. On insistera beaucoup dans les
pages de ce livre sur la façon dont les préoccupations écologiques ouvrent des
brèches dans les conceptions dominantes du progrès, du développement, de la
richesse, et même, plus largement, dans l’idée même que l’on se fait de la
coexistence sociale. Mais il serait trop facile, et malheureusement trompeur,
de concevoir l’écologie comme un ensemble unifié et entièrement cohérent de
normes éthiques et pratiques. Invoquer la valeur de la nature ou la
préservation des générations futures pour contester certaines formes
économiques ou politiques ne va pas sans ambiguïtés, voire ni même sans
contradictions internes. Il est pourtant possible d’entendre autrement la
référence à l’écologie. On peut simplement affirmer que le réseau
d’interactions et d’obligations qui structure la vie sociale doit être
redéfini pour intégrer un meilleur usage de la Terre, plus juste, plus
durable, mieux informé. Autrement dit, la référence à la nature n’impose pas
nécessairement un carcan à l’action et à l’imagination, comme le craignent
souvent les plus réticents à l’écologie politique, mais elle permet
d’interroger à nouveau le sens de nos orientations collectives. Résumé court
Il faut se rendre à l’évidence : il se passe quelque chose de nouveau sous le
soleil. Les majestueux processus physiques et chimiques qui organisent le
système Terre, la trajectoire évolutive du vivant, la composition des sols,
des eaux, tout cela porte désormais la marque des activités humaines. Ce qui
est nouveau avec la crise écologique, c’est que nous, humains, ne sommes plus
les uniques acteurs de l’histoire. Les conséquences de l’effort productif
global menacent nos vies et nos organisations sociales, elles nous obligent
repenser notre rapport aux savoirs, à la politique et à la nature. Pierre
Charbonnier est philosophe, chargé de recherches CNRS à Sciences Po (Centre
d'études européennes et de politique comparée). Il est notamment l’auteur de
Abondance et liberté. Une histoire environnementale des idées politiques (La
Découverte, 2020).
S'identifier pour envoyer des commentaires.