Des vies d'oiseaux

Véronique Ovalde

Éditions de L'Olivier

  • Conseillé par
    24 juillet 2013

    Plume légère

    D'une plume légère, Véronique Ovaldé brosse à petits traits des vies apparemment anodines. A première vue, Vida Izzara a tout pour être heureuse… Tout sauf l'amour de Gustavo, son époux et un peu d'estime pour elle-même. Flic iconoclaste, l'inspecteur Taïbo ne s'est jamais relevé du départ de sa femme, dix ans auparavant. Leur rencontre ouvre une brèche dans l'âme de la première et referme la plaie au coeur du second. Partie à la recherche de sa fille - Paloma - et de l'amant de celle-ci, Vida va retrouver une liberté de pensée et d'agir confisquée pendant des années par Gustavo. "Les fenêtres de leur maison ne s'ouvrent pas. C'est une chose qui rendait folle Paloma. Gustavo a fait installer la climatisation dans toutes les pièces, même dans le placard à chaussures. Alors il a décrété qu'ouvrir les fenêtres était inutile" (page 18). Qu'importe, c'est finalement par la porte que Vida, comme Paloma avant elle, s'envolera vers sa nouvelle existence. Il aura suffit d'un souffle sur les braises encore chaudes, d'une étincelle, pour que les liens entre les différents personnages se tissent ou se dénouent peu à peu. Chacun, par la grâce d'un nouvel amour, sera amené à se débarrasser du joug des conventions sociales, matrimoniales ou familiales. Mi conte de fée pour adultes mi roman, le dernier ouvrage de Véronique Ovaldé - primée à plusieurs reprises pour le précédent, Ce que je sais de Vera Candida (2009) - est aussi inclassable que ses personnages. Et ses Vies d'oiseaux ont la grâce fragile d'un ballet aérien. "Il n'y a donc jamais d'autre solution que de partir" se demande Paloma (page 204). Non, lui répond sa mère en écho car la liberté se conquiert à ce prix.


  • Conseillé par
    24 novembre 2011

    Une belle lecture

    Le dernier roman de Véronique Ovaldé est fidèle à tous ses écrits : une ambiance sud américaine, des personnages attachants en quête d'amour, un récit tout en poésie, sans violence ni dureté.

    Un matin , l'inspecteur Taïbo est appelé par le couple Izzara. Des individus se sont introduits chez eux. Rien n'a été volé mais leur maison a été occupée.. Vida Izzara soupçonne immédiatement sa fille, Paloma, partie depuis plusieurs mois avec Adolfo, pour vivre une vie différente de celle que lui offrait ses parents : le confort matériel mais un père désintéressé des siens et une mère invisible et soumise.
    Mon Dieu il me semble bien être vivante dans ma tombe.
    C'est ainsi que Vida rencontrera l'inspecteur Taïbo, homme sensible qui depuis 10 ans, tente de se remettre de sa rupture... Et bien évidemment ils tomberont amoureux!
    Ils mèneront alors l'enquête afin de retrouver Paloma, et cette aventure les emmènera à Irigoy, ville fantôme où les habitants ont autrefois copulé avec des chiens ( je vous laisse imaginé le physique des habitants actuels!), où la pauvreté et la violence sont partout.
    Difficile d'en dire plus sans tout dévoiler! J'ai beaucoup aimé cette histoire mi-roman, mi-conte pour adulte, où le sujet central est la soif de liberté, de reconnaissance et le désir d'être aimé.


  • Conseillé par
    24 août 2011

    Colombie, 1997. A leur retour de vacances, Augusta Izzare et son épouse Vida constatent que des personnes se sont introduites dans leur somptueuse villa. Rien n’a été volé mais leur lit a été occupé. Vida prévient la police et le lieutenant Taïbo se retrouve avec plusieurs plaintes similaires les jours suivants. Mais Vida ne lui a pas tout dit, elle ne lui pas parlé de leur fille Paloma majeure qui s’est enfuie.
    Quand Vida a vu son lit défait, elle a su qu’il ne pouvait que s’agir de leur fille Paloma. Mais Augusto défend qu’on parle d’elle. Paloma qui s’est enfuie avec son amant Adolfo originaire d’Irigoy, une région pauvre. Les deux amants squattent dans des maisons, les occupent pour une nuit ou deux. Vida elle aussi était d’originaire d’Irigoy mais maintenant elle est prisonnière de sa prison dorée. Une vie où l'argent ne manque pas et où son mari , médecin, a la reconnaissance de tous. Le lieutenant Taïbo lui offre son aide pour retrouver Paloma. Il est marqué à jamais par la douleur causée par le départ de sa femme. Une douleur non cicatrisée depuis dix ans, un poids qui l'emprisonne.

    Tout le monde sait que j’aime les écritures concises, mais il y a des auteurs ou des livres qui dérogent à cette préférence. Et, ce livre en fait partie ! Dans une écriture aérienne, Véronique Ovaldé nous transporte dans un monde en équilibre entre réalité et poésie. Avec précision et langueur, ses personnages semblent s’effleurer sans jamais se toucher. Des personnages qui pour atteindre la liberté doivent couper les fils qui les retiennent.

    Il s’agit d’un roman qui est tout simplement beau. Une parenthèse tissée dans une écriture unique dont j’ai aimé relire des passages rien que pour les savourer encore !