Prodosia, La notion et l’acte de trahison dans l’Athènes du Ve siècle
EAN13
9782356133090
Éditeur
Ausonius éditions
Date de publication
Collection
Scripta Antiqua
Langue
français
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Prodosia

La notion et l’acte de trahison dans l’Athènes du Ve siècle

Ausonius éditions

Scripta Antiqua

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Cette recherche se donne pour objet d’étudier comment la mentalité athénienne
du Ve siècle percevait le phénomène de la trahison, comportement d’hostilité
d’un proche envers sa communauté au bénéfice de l’ennemi extérieur. Même s’il
n’existe pas pour les Athéniens de mot ou d’expression qui regroupe toutes les
manifestations de ce comportement, le mot prodosia, par lequel ils désignaient
l’action de livrer un proche à l’ennemi, avec une extension de sens qui
implique l’idée d’un abandon dans le danger, est le plus proche de notre mot «
trahison ». Les Athéniens ont défini précisément les actes commis contre la
cité dans ses rapports avec l’étranger en les soumettant à la procédure
spéciale de l’eisangélie : les caractéristiques de l’entente avec l’ennemi au
détriment de la cité permettent d’étendre à plusieurs d’entre eux la
qualification de prodosia, bien que la violence ouverte contre la patrie, acte
d’adikia envers la communauté, considérée comme sacrilège dans la mentalité
commune, ne puisse être désignée par ce terme. Il apparaît que la conception
morale de la prodosia peut déborder sur la définition juridique étroite du
terme, d’ordre militaire et diplomatique, qui désigne principalement la remise
à l’ennemi d’un élément de la puissance de la cité. L’étude de cette période,
qui va de 500 environ jusqu’aux premières années qui suivent la restauration
démocratique de 403, montre que les crises et temps forts vécus par Athènes
ont encouragé, en relation avec l’histoire d’autres États, le grand empire
perse, mais aussi des communautés comparables, comme Sparte, Thèbes, ou les
cités insulaires alliées, et malgré les luttes civiles, la formation d’un
sentiment d’appartenance à une même communauté. Il apparaît qu’à la fin du
siècle les Athéniens se trouvent dans la situation non plus de se construire
une identité commune, mais bien d’avoir à gérer l’identité qu’ils ont forgée,
avec les divergences qu’entraîne dès lors l’appréciation du passé quand de
celui-ci on veut tirer des enseignements pour un environnement nouveau.

*[ve]: 5e siècle
*[XVIIIe]: 18e siècle
*[ xix e]: 19e siècle
*[viiie]: 8e siècle
*[av. J.-C.]: avant Jésus-Christ
*[3e]: Troisième
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