Restez pour la nuit !
EAN13
9782360571123
Éditeur
L'Asiathèque
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Restez pour la nuit ! "Chao Bâched"

Le savoir-vivre à l'afghane

L'Asiathèque

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A la découverte des spécificité du mode de vie afghan.

L'ancien président de l'association Amitié franco-afghane témoigne de la
tradition d'accueil chez les Afghans. Il décrit les spécificités du mode de
vie en Afghanistan et propose des conseils aux visiteurs étrangers pour des
rencontres dans le cadre familial ou officiel, en ville ou à la campagne.

Découvrez l'Afghanistan et ses spécificités à travers une description de sa
culture et profitez d'une série de conseils pour des rencontres familiales ou
officielles.

EXTRAIT

On ne peut pas nier que la société afghane est violente. En haut de l’échelle
du pouvoir, ceci est facilement mesurable si l’on considère les successions de
monarques ou de chefs d’État. Pour le seul XXe siècle87, le roi Habibollâh a
été assassiné (en 1919), son successeur, Amânollâh, a dû s’enfuir (en 1929),
renversé par le Batcha-e saqao (« fils du porteur d’eau ») qui, lui, fut
exécuté et remplacé par Nâder Châh lui-même assassiné (en 1933). Son fils,
Zâher Châh, fut renversé (en 1973) par le prince Dâoud qui mourut les armes à
la main (en 1978) sous les balles des communistes. Taraki fut étouffé (en
1979) sur les ordres d’Hafizullâh Amin, lequel fut exécuté la même année par
les Soviétiques quand ils envahirent l’Afghanistan. Babrak Karmal eut la
chance d’être limogé en douceur et remplacé par Nadjibullâh qui fut tué puis
pendu par les tâlebân (en 1996). Quant à Mollah Omar, le chef des tâlebân, il
dut s’enfuir (en 2001) sous les bombardements américains. Il serait mort en
2013 dans la clandestinité, tandis que son successeur, Mollah Mansour, a été
tué dans un bombardement américain en 2016. Histoire mouvementée donc, au vu
de ce résumé sommaire mais parlant.
Cette violence au sommet s’est manifestée aussi dans le comportement du
pouvoir à l’égard de toute opposition réelle ou seulement crainte. La
répression menée par Abdul Rahmân Khân contre les Hazâras à la fin du XIXe
siècle fut terrible. Son souvenir reste vif. Les pratiques du roi Nâder
(1931-1933) furent d’une grande cruauté. Hâchem Khân, qui exerça une forme de
régence en tant que Premier ministre de 1933 à 1946, mit en prison un grand
nombre d’intellectuels. Les communistes écrasèrent en 1978 et 1979 toute forme
d’opposition en exécutant, souvent sans procès, des dizaines de milliers de
personnes. La guerre civile entre les différents groupes de modjahedin donna
lieu à des exactions épouvantables.

À PROPOS DES AUTEURS

Etienne Gille fut professeur de mathématiques au lycée Esteqlal, le lycée
franco-afghan de Kaboul. Il est un des fondateurs de l’Association AFRANE
(Amitié franco-afghane) dont il fut jusque tout récemment le président. Il a
effectué de nombreuses missions en Afghanistan et est directeur de la
publication et rédacteur en chef de la revue Les Nouvelles d’Afghanistan.

Olivier Roy (né en 1949) est un politologue français spécialiste de l'Islam.
Après avoir appris le persan à l'Inalco, il devient agrégé de philosophie en
1972, mais sa carrière d’enseignant a été entrecoupée par de nombreux voyages
en Afghanistan. Il a par ailleurs participé à des combats aux côtés de la
résistance pendant la guerre d'Afghanistan contre l'URSS dans les années 1980.
Il s'est ensuite installé en Asie centrale pour étudier l'Ouzbékistan et le
Tadjikistan. Devenu docteur de l'Institut d'études politiques de Paris en
sciences politiques en 1996, il a été promu directeur de recherche au CNRS et
directeur d'études à l'EHESS dans l'équipe Domaine turc. Il est également
chercheur associé au Centre de recherches internationales (CERI). Depuis
septembre 2009, il est professeur à l'Institut universitaire européen de
Florence (Italie), où il dirige le Programme méditerranéen.
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