- EAN13
- 9791097417055
- Éditeur
- Viviane Hamy
- Date de publication
- 11/01/2018
- Collection
- Domaine français- Les contemporains
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Papier - Viviane Hamy 17,00
Ses romans sont un long cri de fureur profere avec une tranquille, presque
douce obstination, celle d'une Antigone revenue d'entre les morts ; jamais
elle ne cedera. Elle
Cette sensation de fin du monde, quand tu as dix ans et que tu comprends, du
haut de ton metre vingt, qu'il va falloir abandonner la secheresse de ton ocre
si tu ne veux pas crever. Je serais restee des millenaires, agenouillee contre
ma terre, si je n'avais pas eu une telle soif.
Maman a caresse la peau de mon cou, toute fripee et dessechee, elle m'a vue
vieille avant d'avoir atteint l'age d'etre une femme. Elle a fixe les etoiles
et, silencieusement, elle a pris la main de papa. On n'a pas besoin de
discuter pendant des heures quand on sait qu'est venu le moment de tout
quitter. J'etais celle a laquelle on tient tant qu'on est pret a mourir sur
les chemins de l'abime.
J'etais celle pour laquelle un agriculteur et une institutrice sont prets a
passer pour d'infames profiteurs, qui prennent tout et ne donnent rien, pourvu
que la peau de mon cou soit hydratee. J'ai entendu quand maman a dit On boira
toute l'humiliation, ce n'est pas grave. On vivra. Il a fallu que je meure a
des milliers de kilometres de chez moi.
douce obstination, celle d'une Antigone revenue d'entre les morts ; jamais
elle ne cedera. Elle
Cette sensation de fin du monde, quand tu as dix ans et que tu comprends, du
haut de ton metre vingt, qu'il va falloir abandonner la secheresse de ton ocre
si tu ne veux pas crever. Je serais restee des millenaires, agenouillee contre
ma terre, si je n'avais pas eu une telle soif.
Maman a caresse la peau de mon cou, toute fripee et dessechee, elle m'a vue
vieille avant d'avoir atteint l'age d'etre une femme. Elle a fixe les etoiles
et, silencieusement, elle a pris la main de papa. On n'a pas besoin de
discuter pendant des heures quand on sait qu'est venu le moment de tout
quitter. J'etais celle a laquelle on tient tant qu'on est pret a mourir sur
les chemins de l'abime.
J'etais celle pour laquelle un agriculteur et une institutrice sont prets a
passer pour d'infames profiteurs, qui prennent tout et ne donnent rien, pourvu
que la peau de mon cou soit hydratee. J'ai entendu quand maman a dit On boira
toute l'humiliation, ce n'est pas grave. On vivra. Il a fallu que je meure a
des milliers de kilometres de chez moi.
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