Zoartoïste et autres textes
EAN13
9791093209029
ISBN
979-10-93209-02-9
Éditeur
MAISON BRULEE
Date de publication
Nombre de pages
136
Dimensions
19 x 13 x 1,5 cm
Poids
160 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Zoartoïste et autres textes

Maison Brulee

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A propos de Zoartoïste et autres textes, Catherine Gil Alcala

Ecrit par Didier Ayres le 28.11.16 dans La Cause Littéraire

Au risque de répéter ce qui a été dit déjà au sujet de la forme très originale et particulière du théâtre de Catherine Gil Alcala, il faut se faire à l’idée qu’il y a là un style d’auteur, et un vrai monde. Ce monde est fait de la concaténation de différents éléments, qui prennent source dès la liste des personnages (un peu à la manière de Novarina) et d’ailleurs avec le tout premier d’entre eux : Zoartoïste, c’est-à-dire un enchâssement de noms et d’épithètes tels que Zoroastre, toïste, artiste, le Tao, l’art, Zarathoustra. Et c’est bien ce qui surgit à la lecture, ce mélange, cette saturation, le caractère protéiforme d’un univers théâtral à part entière. Là encore, pour cette pièce qui s’organise en 15 scènes (15 miroirs), l’on est tout devant une sorte d’autoportrait de la dramaturge, une sorte de monologue à plusieurs voix qui nous sature d’informations et d’images, qui explose en quelque sorte dans un style foisonnant et divers.

Et puisqu’il s’agit d’images, il est aussi possible de voir dans ce texte une référence à des plasticiens, notamment ceux des avant-gardes historiques de la peinture. Mais il y a aussi à la fois l’accumulation de signes de Vroubel et de Soutine, une respiration hallucinatoire à la Léon Frédéric (notamment avec ses ruisseaux faits d’amalgames d’enfants nus qui forment comme une écume de chair sur le tableau). Ici, l’on se trouve confronté à des glossolalies, à la naissance parfois d’un langage onomatopéique, une recherche verbale archaïque au prix d’une vision chaotique de l’univers. Et de là, le sentiment d’opulence, de trop plein de la pièce – qui poursuit évidemment ce but.

"les glossolalies sont les voix des sons…
les mille morceaux des percussions des voix de la foule…"

Sommes-nous en présence d’une pensée dissociée ? Est-il possible de voir sur scène ces êtres de papier anthropomorphes et éruptifs ? Quel est le secret de ce personnage principal qui ne vient à nous qu’une seule fois ?

"Baron Kriminel au centre de la Terre.
Il porte un chapeau haut-de-forme,
assis à une petite table,
il bat un jeu de cartes d’un geste automatique,
ses yeux de granite contemplent la mort."

Oui, nous sommes bien dans un théâtre de chair, dans une création organique dont la langue est le mouvement de macération, qui se trouve en phase avec des forces dionysiaques, ivres, Ménades qui courent et se défont, dans une sorte de tragédie eschylienne. Car il y a du tragique dans ce théâtre – même si parfois l’on voit du grotesque, mais cela ne fait que mieux ressortir l’aspect violent de l’écriture – où l’on pourrait facilement reconnaître les textes les plus archaïques de notre répertoire, ceux des Grecs notamment. Et il ne faut pas douter de lire ici le travail du chœur antique et de son Coryphée.
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Lien : www.lacauselitteraire.fr/a-propos-de-zoartoiste-et-autres-textes-catherine-gil-alcal
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