Le récit apologétique laïc

Barbey d'Aurevilly, Bloy et Bernanos, dans le sillage de Chateaubriand, s'attribuent les prérogatives du clerc pour prendre en charge le discours pastoral, et ce, au nom d'une supériorité de l'oeuvre littéraire sur tout autre discours. Ils s'inscrivent ainsi dans une tradition, d'abord rhétorique, puis religieuse, et enfin littéraire : celle du récit exemplaire, qui s'élabore à partir de cette évidence, que l'on convainc plus efficacement lorsque l'on raconte une histoire. Cet essai met au jour une « grammaire » de l'exemplarité, dans l'espoir de pouvoir dessiner les contours d'une sous-catégorie générique - le récit exemplaire apologétique - étroitement dépendante d'un contexte idéologique et historique, celui de la déchristianisation des mentalités.