La vulnérabilité ou la force oubliée

En latin, vulnus, désigne la "blessure" et nous entretenons avec la vulnérabilité des rapports contradictoires et douloureux. Le philosophe Bertrand Vergely s'emploie ici à tracer un chemin libérateur en revisitant les grands thèmes qui gravitent autour des notions de "fort" et de "faible".
Qu'est-ce qu'être fort ou faible ? Notre culture a du mal à répondre de façon équilibrée. Soit elle fait le jeu de la dureté cynique en valorisant le fort contre le faible, soit elle fait celui de la pitié dangereuse en inversant le rapport. Il existe pourtant une réponse : pour protéger les plus fragiles, il est nécessaire d'être fort ; pour éviter le pouvoir qui rend fou, il est indispensable d'avoir conscience de ses limites. Quand on sait être fort et lucide à la fois, on accède à une force au-delà de la force, qui n'est pas la faiblesse. C'est ce que signifie la vulnérabilité. Dans la Bible, David n'a pas besoin d'une lourde armure pour l'emporter sur Goliath. Dans Le Chêne et le Roseau de La Fontaine, le roseau par son humour résiste mieux aux tempêtes que le chêne arrogant. Bertrand Vergely trace un chemin possible de vraie et profonde liberté intérieure, qui permet de s'accomplir dans la légèreté ; un chemin spirituel et philosophique.