Arrete arrete

Serge Bramly

NiL éditions

  • Conseillé par
    7 mars 2014

    Amour, cavale

    Un roman court mais intense, raconté du point de vue du frère, médecin installé dans la routine.
    Avec ce frère, on cherche des explications au geste insensé.
    Celles-ci ne viendront qu'à la fin du récit, si belles. Comme il n'en existe que dans les livres.
    Une tranche de vie intense, qui m'a captivé. Non, je n'ai pas eut envie d'arrêter....
    L'image que je retiendrai :
    La dernière, celle des fraises qui valaient vraiment le coup.


  • Conseillé par
    28 octobre 2013

    Après seize passées passées en prison pour meurtre, Vincent sexagénaire en liberté conditionnelle à Nantes coupe son bracelet électronique. C'est l'incompréhension de la part de la police, lui qui était devenu un détenu modèle et s'occupait de la bibliothèque. Il est parti à Paris voir sa fille pour lui dire adieu. Son frère médecin mis au courant par la police ne comprend pas lui non plus. Car non rien dans ses lettres ne laissait présager cet acte.

    Vincent se promène sur les Champs Elysées puis va dans un club échangiste, un endroit où il a trempé dans les affaires. Il se mêle à la clientèle et se retrouve assis à coté d'une femme. Anne-Gisèle mal à l'aise cherche la conversation. Mais pour Vincent l'urgence est autre.
    Tout au long de la lecture, on n'a qu'une question en tête : pourquoi ? Tout comme le frère de Vincent qui en majeure partie raconte le récit. Sa femme qui n'a jamais aimé ce frère source de problèmes et de honte ne le soutient pas. Des chapitres courts, des scènes brossées avec une acuité qui fait ressortit toujours le temps compté. Le temps qu'il reste à Vincent avant d'être arrêté. Justement Anne-Gisèle, cette femme paumée veut lui en offrir. Une nuit, une pause dans sa cavale pour vivre le temps présent. Sans le chercher, Vincent retrouve l'amour et le prend. Mais la réalité d'une vie avec un compte à rebours le rattrape et au matin il repart.

    Quand on découvre le pourquoi, on comprend le geste de de Vincent.
    Que d'émotions dans ce roman où tous les personnages sont attachants! Vincent qui aime écrire de la poésie, son frère habité par l'amour et la peur, Anne-Gisèle qui n'a aucun préjugé.

    Serge Bramly possède l'art de dépeindre des atmosphères, de nous y plonger très vite. Un roman d'une grande humanité qui laisse entrevoir la possibilité de renaître comme le goût retrouvé de la liberté !


  • Conseillé par
    6 septembre 2013

    Un roman court qui malgré sa brièveté brosse le portrait de deux personnes à la dérive : Vincent le caïd en cavale et Anne-Gisèle, la jeune femme qui ne sait pas trop où elle en est. Serge Bramly décrit aussi l'attente et l'angoisse du frère de Vincent sans nouvelle qui n'ose pas en parler en famille : sa femme se supporte pas ce frère délinquant et ses enfants ne le connaissent pas (ils ont 11 et 15 ans et Vincent a été enfermé 15 ans). Mi-roman d'amour, mi-roman noir, c'est un bouquin qui se lit très vite, très agréablement. Rien de très nouveau sans doute dans les situations, mais les personnages sont attachants et crédibles. Et le texte est plaisant, rapide, direct. S. Bramly va au plus court des actions, des sentiments sans passer par des métaphores : ses personnages n'ont pas le temps, ils vivent l'instant présent sans vraiment penser à celui qui suit.

    Assez compréhensible pour un fugitif recherché par la police. D'aucuns gloseront sur le format résolument court, sur le fait que l'auteur aurait pu allonger le récit en nous décrivant la traque des policiers, en faisant monter l'angoisse du frère et la tension au sein de sa famille, en y ajoutant quelques pages -chaudes ou non- sur la relation entre Vincent et Anne-Gisèle, sur leur frustration devant ces 120 pages, etc., etc. Ils auront tort, ces 120 pages sont suffisantes, elles touchent par leur humanité, les vers que cite Vincent et la concision est souvent un art difficile qui réussit sur ce livre à Serge Bramly.
    En outre, une belle photo en couverture (signée de l'auteur) d'une actrice que je ne connais pas : honte à moi ! Et le début pour vous allécher :
    "Les policiers ne comprenaient pas. Qu'est-ce qui lui avait pris ? Vincent avait pratiquement fini de purger sa peine. Je ne comprenais pas non plus. Deux inspecteurs. En blouson, plus jeunes que moi : la trentaine. L'un, le cheveu long, gras. L'autre, le visage flou, rien de mémorable. Leur expression disait : marre de perdre notre temps. Mes réponses ne leur plaisaient pas. Elles trahissaient moins mon ignorance, semblait-il, qu'une volonté de faire l'idiot, c'est-à-dire le malin. Vincent avait disparu, après avoir coupé son bracelet électronique. Assigné à résidence, à Nantes ? J'ignorais même qu'on lui avait accordé la conditionnelle." (p7/8)