• Conseillé par
    28 septembre 2015

    Chardons sanglants.

    Un auteur écossais assez atypique, fermier le jour, écrivain la nuit ! Qui semble-t-il lui porte conseil. Un nouveau personnage récurrent dans la littérature noire, dans ce premier ouvrage traduit en français.
    Un début terrifiant avec le viol et la crucifixion d’une jeune femme par plusieurs hommes dont un qu’elle connaît.
    Un corps est découvert par des maçons qui restauraient une maison bourgeoise. La mise en scène est macabre, six alvéoles et six bocaux. Un mystérieux signe cabalistique au sol complique le mystère qui s’épaissit encore, la mort remonte à une cinquantaine d’années !
    Les anciens et les modernes rivalisent allégrement !

    Mais la vie actuelle n’est guère plus apaisée et les cadavres s’accumulent autour de l’inspecteur McLean, tous trépassés de morts violentes !
    Le premier de cette longue liste est Barnaby Smythe, égorgé ; signe particulier, un morceau de rate lui manque… On le retrouve dans sa bouche.
    Grâce à la perspicacité de l’inspecteur en chef Duguid, ce meurtre est rapidement élucidé ; le coupable, un demandeur d’asile, donc sans papier, a eu la bonne idée de se suicider en s’égorgeant !
    McLean a sa grand-mère qui se meure lentement dans un hôpital, comme c’est elle qui l’a élevé, elle compte beaucoup pour lui. Mais il a aussi quelques parts d’ombre dans sa propre existence.
    Il se passionne aussi pour la défunte cherchant à savoir qui elle est et pourquoi ce crime sauvage et rituel . Peu à peu, à partir de la maison, il retrouve son propriétaire de l’époque, un nommé Menzie Farquhar, banquier de son état.
    Entre en scène un nommé McReadie, voleur chevronné, au train de vie plutôt aisé.
    Les morts fleurissent et pourtant ce n’est pas encore la saison, on égorge beaucoup dans la vieille Écosse… et tous ces morts ont parfois de loin ou de près un rapport avec McLean ou avec sa grand-mère Esther récemment décédée, faisant de McLean un homme très riche.
    Le passé rattrape le présent…, mais l’enquête sera longue et mouvementée !
    Tony McLean est le personnage central de ce roman, policier à l’ancienne dirons-nous, loin des standards actuels ; il boit modérément, ne se drogue pas et a une vie relativement rangée. Un brave homme en définitif. Mais un enquêteur tenace et habile…
    Ce qui n’est pas le cas de son supérieur hiérarchique, Duguid, qui lui est le mouton noir du commissariat.
    Beaucoup de personnages secondaires dans ce livre dont aucun à dire vrai (sauf Esther, la grand-mère) ne mourra de « Mort naturelle ! ».
    Un récit sombre, très sombre qui mêle le roman noir, et une part non négligeable de sciences occultes avec la recherche de l’éternelle jeunesse. Pour cela, tous les coups sont permis, même les pires.
    Un très bon livre qui tient en haleine jusqu’au bout des 450 pages.


  • Conseillé par
    28 août 2015

    Ecosse, policier

    Je découvre le premier roman policier de cet auteur, plus connu en littérature fantastique. Et je ne suis pas déçue, tant par l’intrigue que par les personnages, sans oublier la ville en toile de fond.
    L’intrigue est intéressante et bien menée, avec le collègue empêcheur d’enquêter en rond et qui n’a de cesse de mettre des bâtons dans les roues.
    Les personnages, ensuite, qui sont esquissés, laissant prévoir une suite afin d’approfondi leur caractère et leur passé respectif.
    La ville, enfin, en toile de fond.
    Un bémol tout de même pour les noms de famille des différents intervenants qui commencent tous par Mac…..
    Et puis un rien de fantastique en toute fin d’enquête.

    Bref, j’ai passé un bon moment avec ce roman.
    Mon Cher et Tendre n’a pas aimé du tout la fin, trop fantastique et incrédule à son goût.

    L’image que je retiendrai :
    Celle de l’amie de McLean qui tient une boutique de frippes et qui s’habille avec de vieux vêtements des années 30-40.

    https://alexmotamots.wordpress.com/2015/08/24/de-mort-naturelle-james-oswald


  • Conseillé par
    8 juillet 2015

    Précision liminaire : James Oswald est fermier en Écosse. Il élève des moutons et à ses heures perdues, il écrit. D'abord de la fantasy, puis du thriller, sur les conseils d'un collègue romancier dont il use du nom dans ce roman, Stuart McBride. Ce roman est la première enquête de Tony McLean, et pour être franc, j'espère que ce ne sera pas la dernière...

    Vous voulez un thriller pour les vacances ? Eh bien en voici un. Tout ce qui fait le charme du genre est dedans : une rivalité entre flics, l'un des deux étant meurtri par un passé qu'on devine et dont on aura d'autres bribes dans les numéros suivants, un vieux sergent bougon et une jeune recrue très compétents et travailleurs - enfin, surtout le jeune -, une idylle naissante, des coupables vraiment méchants et un rien de fantastique, juste une larmichette. Secouez le tout et vous pouvez obtenir le pire des bouquins à vous tomber des mains ou alors un bon roman qui ne vous lâchera plus et vice-versa. James Oswald a choisi la seconde option, tant mieux pour nous.

    Il est sympa Tony McLean. Il cherche. Il engrange. Fouille toutes les pistes. Part de très loin. Abat avec McBride et Bob la Grogne un boulot de titan. Méticuleux. Travailleur. Opiniâtre. N'hésite pas à prendre des risques pour sa carrière s'ils peuvent faire avancer son enquête ou sauver une vie. Il n'est pas dupe de l'estime en laquelle on le tient en haut lieu et sait pourquoi, lorsque la victime est un VIP on lui demande de collaborer : "McIntyre l'affectait à cette enquête parce qu'il y avait un risque très élevé d'échec. D'autres meurtres de citoyens importants par exemple. Ou la disparition pure et simple du coupable, dont on n'entendrait plus jamais parler. Si ça tournait mal, il ne fallait pas que ce soit la faute de la superintendante en chef McIntyre. Ni de l'inspecteur en chef Duguid. Si McLean était "invité" à participer, c'était pour que la police de la région du Lothian et des Marches Écossaises ait une victime expiatoire à jeter en pâture aux fauves, si ça devenait nécessaire." (p.64/65) Rien n'entame sa détermination. Dans le même temps, sa vie n'est pas folichonne, sa grand-mère meurt et sa vie sentimentale est plate pour ne pas dire creuse. Il fonctionne beaucoup à l'intuition, il comprend vite, avant tout le monde parce qu'il observe finement et se sert de chaque détail.

    Thriller parfois un peu crade sur certaines descriptions de cadavres - mais on peut passer vite - qui tient en haleine jusqu'au bout et qui se lit très agréablement, notamment parce qu'il est construit en courts chapitres rapides qui permettent de lire un petit peu, de poser l'ouvrage pour préparer le repas - ce sera sans doute un peu dur - avant de le reprendre en pleine digestion pour le reposer, le temps de coucher les petits et de s'y replonger goulûment.

    Une belle découverte, je suivrai très volontiers Tony McLean dans ses prochaines aventures qui ne manqueront pas de paraître, qui me permet au passage de découvrir également les éditions Bragelonne qui s'enrichissent donc d'une belle série à venir.